1 Thessaloniciens 1,1 – 2,12

L’Eglise de Thessalonique

Saint Jean Chrysostome

Homélie 1 sur la 1ère lettre aux Thessaloniciens, OC 19, p. 176s

        Paul introduit sa lettre en s’adressant à l’Eglise des Thessaloniciens. Remarquez cette expression. Comme ils étaient probablement un petit nombre et ne formaient qu’une petite communauté, il les encourage en leur donnant le titre d’Eglise. Lorsqu’un temps important s’est écoulé et que la réunion est nombreuse, Paul ne parle plus ainsi. Comme le nom d’une assemblée est dans la plupart des cas celui d’une église, d’une assemble qui présente déjà quelque organisation, il se plaît à les désigner par ce titre « Eglise ». Paul poursuit ainsi : Dans le Père et le Seigneur-Christ. L’Eglise des Thessaloniciens a donc son existence et sa force en Dieu. Voilà le nom de Dieu s’appliquant au Fils aussi bien qu’au Père. Paul ajoute ce nom pour distinguer l’Eglise chrétienne de celles que formaient, en si grand nombre, les Juifs et les païens convertis. C’est une bien grande gloire que d’exister en Dieu, une gloire à laquelle on ne saurait rien comparer. Puisse donc cette Eglise mériter une semblable dénomination, mais je crains qu’elle n’en soit bien éloignée. L’esclave du péché, on ne peut pas dire qu’il est en Dieu.

        Et Paul de poursuivre : Grâce à vous et paix. Voilà que la lettre va commencer par des éloges : Nous rendons sans cesse grâces à Dieu pour vous tous, nous souvenant de vous dans nos prières. Rendre grâces à Dieu pour eux, c’est attester qu’ils ont fait de grands progrès puisqu’on les loue de cela même, et que de plus on bénit Dieu comme le principe et l’auteur de tout ce bien. Il leur enseigne encore la modestie en leur faisant entendre qu’ils doivent tout à la puissance divine. L’expression de sa reconnaissance est le témoignage de leurs vertus ; la part qu’il leur accorde dans ses prières est celui de son amour pour eux.

        Après cela, pour leur montrer qu’il ne se souvient pas seulement d’eux quand il prie, mais qu’ils sont toujours présents à leur mémoire, il ajoute, comme bien souvent ailleurs : N’oubliant jamais l’œuvre de votre foi, le labeur de votre charité, la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ, devant Dieu votre Père, Que signifient ces mots ? Ou bien, qu’il se souvient d’eux devant Dieu le Père, ou bien que leur charité s’exerce en présence de Dieu.