Jean 21, 1-14

Christ ressuscité au bord du lac

Saint Pierre Chrysologue

Sermon 78, site : jesusmarie.free.fr

        Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? Là étaient Pierre qui l’avait renié, Thomas qui avait douté, et ceux qui avaient fui. Jésus ne s’adresse pas à eux comme à de braves soldats, mais comme à des enfants. Et ceux qu’il ne considérait pas idoines au combat, il les invite à un repas, comme à des êtres chétifs, en leur disant : Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? Pour que l’hospitalité les ramène à la grâce, le pain à la confiance, le poisson à la foi. Ils n’auraient pas cru que Son corps ressuscité était réel, s’ils ne L’avaient vu manger comme mange un être humain. C’est pour cela que la satiété demande de la nourriture. Le Seigneur lui-même mange : ce n’est pas de nourriture qu’Il a toujours faim, mais de la charité des Siens. Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? Ils Lui répondirent : non, rien. Que pouvaient-ils bien avoir, eux qui n’avaient pas le Christ à leurs côtés, eux qui ne voyaient pas encore de leurs yeux le Christ se tenant debout devant eux ? Les disciples ne connurent pas que c’était Jésus. Il leur dit : Jetez les filets à droite, vous trouverez. Il renvoie à droite ceux que le trouble de la Passion avait déportés à gauche. Ils jetèrent leur filet, et ne purent le tirer à cause du grand nombre de poissons. Ils ont jeté le filet à droite, ils l’ont jeté du côté viril, mais, comme ils n’étaient encore que des enfants, ils ne purent pas le tirer. Ils comprirent par le poids lui-même, par l’afflux des poissons au commandement du Seigneur que cette capture n’était pas un résultat humain.

Le disciple que Jésus aimait dit alors : C’est le Seigneur ! Celui qui aime est le premier à voir, parce que le regard de l’amour saisit toujours avec plus d’acuité, et celui qui aime ressent toujours avec plus de vivacité. Pierre entendit. Les évènements récents avaient tellement ralenti l’esprit de Pierre qu’un autre a fait connaître le Seigneur à celui qui avait l’habitude de l’annoncer. Où est donc sa profession de foi ? Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant. Où est-elle allée ? C’est de la maison de Caïphe, le prince des Juifs, qu’elle s’est enfuie. Il a vu son Seigneur en retard celui qui avait été prompt à écouter les insinuations d’une servante. Quand il entendit que c’était le Seigneur, il se ceignit de sa tunique, car il était nu. Il se ceignit de sa tunique, et sauta dans la mer ; pour que la mer nettoie ce que la négation avait pollué, il se jeta à la mer. Pour qu’il soit le premier à revenir celui qui avait reçu la primauté. Et il s’est ceint de sa tunique ; il s’est ceint d’une tunique celui qu’un  autre devait ceindre pour la passion du martyre, selon la parole du Seigneur : Un autre te ceindra et t’amènera là où tu ne voudras pas aller.