sur 2 Rois 15,1-5 . 32-16,8

La mort du Padre Pio

Joachim Bouflet

Padre Pio, Des foudres du Saint-Office à la splendeur de la vérité, p. 427s

 

Dans les ultimes années de la vie de Padre Pio, sa santé s’altère au point que fidèles et pèlerins s’alarment : des quintes de toux de plus en plus fréquentes l’épuisent, des alertes cardiaques apparaissent dès 1965.

Le 20 septembre 1968, un vendredi, marque le cinquantième anniversaire de sa stigmatisation. Padre Pio célèbre la messe à 5 heures du matin, comme chaque jour, puis il passe la matinée à entendre des confessions. Le dimanche 22 septembre a été choisi pour célébrer solennellement le jubilé de la stigmatisation de Padre Pio. La foule des grands jours se pressent dans l’église, dont l’autel a été entouré symboliquement de cinquante bouquets de roses rouges : il est épuisé, mais il a la force de chanter la messe solennelle.

Après la célébration, Padre Pio est ramené dans sa cellule où il retrouve quelques forces. Il passe la journée, prostré. A 18 heures, il parvient néanmoins à assister, de la tribune de l’église, à la messe qui est célébrée, mais sa faiblesse est telle qu’on doit le ramener aussitôt après dans sa cellule. La soirée se passe calmement. Après minuit, il se confesse, puis il dit à son confrère qui l’assiste : « Ecoute, si le Seigneur m’appelle aujourd’hui, demande pardon pour moi à mes confrères pour tous les ennuis que je leur ai causés. Demande-leur aussi de prier pour mon âme ».

Il renouvelle sa profession religieuse, puis, ne trouvant pas le repos, il décide, à la stupeur de son compagnon, de se lever et d’aller sur la terrasse : « Il marchait d’un pas alerte, dit son confrère, tout droit, comme un jeune homme, je n’eus pas besoin de le soutenir ».

Soudain, son visage blêmit, se couvre de sueur, il répète d’une voix faible : « Jésus, Marie ! Jésus, Marie ! » Le père le ramène dans sa cellule en fauteuil roulant. Devant l’aggravation de son état, des confrères sont appelés, le docteur arrive un quart d’heure plus tard. Les piqûres ne produisant aucun effet, on administre le sacrement des malades au mourant, qui  les reçoit en pleine conscience, avant une nouvelle aggravation de son état. A 2 heures 30, Padre Pio entre dans son éternité, le visage en paix, les mains fermées sur son chapelet : « C’est la mort la plus sereine, la plus douce que j’ai jamais vue », déclara son médecin.