Siracide 24, 1-22

La foi au Christ

Saint Ignace d’Antioche

Lettre aux Tralliens, SC 10 bis, p. 117s

 

Frères, je vous exhorte, non pas de moi, mais la charité de Jésus-Christ, à n’user que de la nourriture chrétienne, et à vous abstenir de toute plante étrangère, qui est l’hérésie. Ce sont des gens qui entremêlent Jésus-Christ à leurs propres erreurs en cherchant à se faire passer pour dignes de foi, comme ceux qui donnent un poison mortel avec du vin mêlé de miel, et celui qui ne sait pas le prend avec plaisir, mais dans ce plaisir néfaste, il absorbe la mort. Gardez-vous donc de ces gens-là. Vous le ferez en ne vous gonflant pas d’orgueil et en restant inséparables de Jésus-Christ Dieu, de l’évêque et des préceptes des apôtres. Celui qui est à l’intérieur du sanctuaire est pur, mais celui qui est en dehors du sanctuaire n’est pas pur ; c’est dire que celui qui agit en dehors de l’évêque, du presbytérium et des diacres, celui-là n’est pas pur de conscience.

Ce n’est pas que j’aie appris rien de tel à votre sujet, mais je veux vous mettre en garde, vous mes bien-aimés, prévoyant les embûches du diable. Vous donc, armez-vous d’une douce patience, et recréez-vous dans la foi qui est la chair du Seigneur et dans la charité qui est le sang de Jésus-Christ. Qu’aucun de vous n’ait rien contre son prochain. Ne donnez pas de prétexte aux Gentils, pour que, par le fait de quelques insensés, la communauté de Dieu ne soit pas blasphémée. Car, malheur à qui, par sa légèreté, fait blasphémer mon nom.

          Soyez donc sourds quand on vous parle d’autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, fils de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié, et est mort aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d’entre les morts. C’est son Père qui l’a ressuscité, et c’est lui aussi, le Père, qui, à sa ressemblance, nous ressuscitera en Jésus-Christ, nous qui croyons en lui, en dehors de qui nous n’avons pas la vie véritable.