Siracide 35, 1-18

Justice de Dieu, justice de l’homme

Père Pierre-Marie Galopin

De la justice ancienne à la sainteté nouvelle, AS 59, p. 47s

 

Au temps de l’Ancien Testament, le Seigneur Dieu est rectitude et justice. Loin de connaître l’iniquité, il a fondé la droiture, le jugement et la justice. Il fait taire tous les impies du pays, rendant à chacun selon ses œuvres. Juste juge, il châtie les nations qui ont commis des infractions à la loi naturelle, ou au droit des gens, mais son jugement atteint aussi Israël qui n’a pas respecté les lois de l’Alliance.

De plus, Dieu fait don de sa justice aux hommes. Il l’a accordée à son peuple en cadeau de fiançailles, en a enveloppé son épouse comme d’un manteau et la rend toujours après les innombrables fautes en couvrant le péché, par la purification du cœur qu’il recrée entièrement.

Pour Dieu, c’est justice, car en conformité avec sa nature. Ne se manifeste-t-il pas à la fois juste et sauveur ? Le jugement de sa justice apparaît comme une forme de son amour.

Pour l’homme, l’idéal de justice est de mener une vie conforme à ce que le Dieu juste attend de lui. Cet idéal n’a cessé d’accompagner Israël tout au long de son histoire.

Les plus anciens textes le mettent en valeur à propos d’un événement particulier, et en montre la réalisation concrète en divers personnages ; Abraham restera pour toute la tradition le parfait modèle du juste vivant de la foi.

Certains proverbes en donnent une expression pleine de saveur et d’expérience. De leur côté, les psaumes louent Dieu de ce don de la justice fait aux hommes ; ils expriment ainsi le désir d’être guidé en ses voies, ou le regret de l’avoir perdue. Par besoin de justice, ils réclament un châtiment pour ceux qui ne la pratiquent pas.

Les prophètes ne cessent d’affiner cet idéal en fonction de l’Alliance future. Ezéchiel, en particulier, s’en fait le vigoureux prédicateur. Mais à partir de ce moment, la pratique de la justice sous ses divers aspects se confond avec une observance irréprochable des commandements de la Loi. A l’orée du Nouveau Testament, Josep, l’époux de Marie, se voit qualifié de juste, et tout est dit par là.