Tobie 3, 7-17

La glorification dans la croix

Saint Jean-Paul II, le 16 juin 2002

Homélie lors de la canonisation de Padre Pio, DC 2002, p. 601s

          Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus-Christ reste mon seul orgueil. N’est-ce pas précisément la glorification dans la croix qui resplendit le plus chez Padre Pio ? Comme la spiritualité de la croix vécue par l’humble capucin de Pietrelcina est actuelle ! Notre époque a besoin d’en redécouvrir la valeur pour ouvrir son cœur à l’espérance.

          Tout au long de sa vie, Padre Pio a cherché à se conformer davantage au Crucifié, en ayant clairement conscience d’avoir été appelé à collaborer de façon particulière à l’œuvre de la Rédemption. Sans cette référence constante à la Croix, on ne peut pas comprendre sa sainteté.

          Dans le dessein de Dieu, la Croix constitue le véritable instrument de salut pour l’humanité tout entière et la voie explicitement proposée par le Seigneur à ceux qui veulent le suivre. Le saint Frère du Gargano l’avait bien compris, lui qui écrivait lors de la fête de l’Assomption, en 1914 : « Pour arriver à atteindre notre objectif ultime, il faut suivre le divin chef, qui ne désire conduire l’âme élue par d’autre voie que celle qu’il a parcourue, qui est celle, je le dis, de l’abnégation et de la Croix.

          Je suis Dieu qui exerce la bonté, proclame le prophète Jérémie. Padre Pio a été le généreux dispensateur de la miséricorde divine, étant disponible pour tous à travers l’accueil, la direction spirituelle, et, en particulier, le sacrement de Pénitence. J’ai eu moi-même le privilège, pendant la jeunesse, de profiter de sa disponibilité envers les pénitents. Le ministère du confessionnal, qui constitue l’un des traits caractéristiques de son apostolat, attirait des foules innombrables de fidèles au couvent de San Giovanni Rotondo. Même lorsque ce singulier confesseur traitait les pèlerins avec une dureté apparente, ceux-ci, ayant pris conscience de la gravité de leur péché, et sincèrement repentis, revenaient presque toujours en arrière, afin de recevoir le geste de paix du pardon sacramentel !

          Puisse son exemple inciter les prêtres à accomplir avec joie et assiduité ce ministère, si important aujourd’hui.