Matthieu 10, 37-42

« Celui qui perd sa vie à cause de moi la gardera »

Lettre à Diognète

Sources Chrétiennes n° 33 bis, p. 77s

          Oui, Dieu nous a aimés. Pour nous, il a créé le monde ; il nous a donné tout ce qui est sur la terre ; il nous a dotés de raison et d’intelligence. Nous sommes les seuls à pouvoir élever notre regard vers le ciel. Il a désiré que nous soyons formés à son image et à sa ressemblance. Il nous a envoyé son Fils, son Unique. Il a promis le Royaume des cieux qu’il donnera à ceux qui, sur la terre, l’auront aimé.

          Quand tu l’auras connu, quelle joie, songes-y, remplira ton cœur ! Alors tu aimeras celui qui t’a ainsi aimé le premier ! En l’aimant, tu seras un imitateur de sa bonté ; oui, un être humain peut imiter Dieu : il en est capable parce que Dieu lui-même le veut. Ecraser son prochain, imposer sa volonté aux faibles, désirer les richesses à tout prix, employer la force contre ceux qui sont plus petits que nous, là n’est pas le bonheur, et ce n’est pas ainsi qu’on imite Dieu ! Dieu est trop bon pour agir aussi mal, de tels actes lui sont étrangers.

          Porte la charge trop lourde de ton prochain. Quand tu es plus fort dans un domaine, fais-en profiter les plus faibles. Donne généreusement aux pauvres des biens que tu as, parce que Dieu te les a donnés. Sois un imitateur de Dieu.

Alors, quoique séjournant sur la terre, tu contempleras Dieu régnant dans la cité céleste, tu commenceras à parler des mystères de Dieu ; aussi tu aimeras et tu admireras ceux qui sont torturés parce qu’ils ne veulent pas renier Dieu. Tu condamneras alors l’imposture et l’égarement du monde, quand tu connaîtras ce qu’est vraiment vivre, quand tu mépriseras ce qu’ici-bas on appelle la mort, quand tu redouteras la véritable mort, celle qui est réservée à ceux qui seront condamnés au feu éternel, le châtiment de ceux qui lui auront été livrés. Aussi tu admireras ceux qui endurent le feu d’ici-bas pour la justice, et tu les proclameras bienheureux quand tu auras appris qu’ils siègeront auprès de Dieu dans son Royaume qui n’aura pas de fin.