Exode 35,30-36,1+37,1-9

Le sanctuaire que nous édifions

Origène

Homélie 9 sur l’Exode, p. 289s

        La raison pour laquelle devait être fait le tabernacle se trouve indiquée quand le Seigneur dit à Moïse : Tu feras un sanctuaire, et là je vous apparaîtrai. Dieu veut donc que nous lui fassions un sanctuaire ; alors il promet d’apparaître. D’où l’expression de l’apôtre dans la lettre aux Hébreux : Recherchez la paix entre vous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra Dieu. Tel est le sanctuaire que Dieu ordonne d’établir, sachant que celui qui édifiera un sanctuaire au Seigneur par la pureté de son cœur et de son corps, celui-là verra Dieu. Elevons donc nous aussi un sanctuaire au Seigneur, un nous tous, et un chacun en particulier.

        Le sanctuaire que nous édifions tous, c’est l’Eglise, qui est sainte, sans tache, ni ride, pourvu qu’elle ait, comme colonnes, ses docteurs et ministres dont parle Paul dans sa lettre aux Galates : Pierre, Jacques et Jean, qui passent pour être des colonnes, nous donnèrent la main droite, à Barnabé et à moi, en signe de communion. Dans ce tabernacle, les colonnes sont assemblées par des barres interposées ; dans l’Eglise, les docteurs s’associent par la main droite qu’ils se donnent. Mais que ces colonnes soient argentées, ainsi que leurs bases ! A chaque colonne sont attribuées deux bases : l’une superposée, le chapiteau, l’autre, la base proprement dite, placée en dessous en guise de fondement de la colonne. Que ces colonnes soient argentées, parce que ceux qui annoncent la Parole de Dieu reçoivent, grâce à l’Esprit-Saint, les paroles du Seigneur, qui sont des paroles pures, de l’argent éprouvé par le feu. Ils ont pour base de leur prédication les prophètes. Car ils établissent l’Eglise sur le fondement des apôtres et des prophètes, et c’est à l’aide de leurs témoignages qu’ils consolident la foi dans le Christ. Le chapiteau des colonnes est, je pense, celui dont parle l’Apôtre : Le chef de l’homme, c’est le Christ. Les barres qui assemblent les colonnes sont les mains droites entrelacées en signe de communion apostolique. Les tentures, cousues à des brides, suspendues à de anneaux, attachées à des cordons, sont déployées en manière de courtines c’est le reste du peuple des fidèles, attaché et suspendu aux cordons de la foi. Car ne se rompt pas le cordon triple, dit l’Ecclésiaste : ce cordon triple, c’est la foi en la Trinité, foi d’où dépend et par laquelle est soutenue toute l’Eglise.