Ephésiens 4, 1-24

 Les saints Cyrille et Méthode

Saint Jean-Paul II

Lettre apostolique Egregiae Virtutis, DC n° 1801, 1 février 1981, p. 110s

         Les frères Cyrille et Méthode, natifs de Thessalonique, la ville où a vécu et travaillé saint Paul, entrèrent, dès le début de leur vocation, en étroit contacte avec l’Eglise patriarcale de Constantinople, alors en pleine floraison culturelle et fertile en initiative missionnaire ; c’est dans son université qu’ils se formèrent. Tous deux avaient choisi l’état religieux, unissant les devoirs de la vie religieuse avec le service missionnaire dont ils donnèrent un premier témoignage en se rendant chez les Khazars de Crimée.

         Leur œuvre évangélisatrice éminente fut la mission en Grande Moravie parmi les peuples qui habitaient alors la péninsule balkanique et les terres parcourues par le Danube. Elle fut entreprise à la demande du prince de Moravie ; Roscislaw, demande présentée à l’empereur et à l’Eglise de Constantinople. Pour répondre aux nécessités de leur service apostolique parmi les peuples slaves, ils traduisirent dans leur langue les livres sacrés, en vue de la liturgie et de la catéchèse, jetant ainsi les bases de toute la littérature que ces mêmes peuples devaient développer dans leur langue. C’est justement pour cela qu’ils sont considérés, non seulement comme les apôtres des slaves, mais aussi comme les pères de la culture de tous ces peuples et de toutes ces nations, pour qui les premiers écrits dans la langue slave ne cessent d’être, pour l’histoire de leur littérature, le point fondamental de référence.

         Ils accomplirent leur service missionnaire en union, tant avec l’Eglise de Constantinople par laquelle ils avaient été envoyés, qu’avec le siège romain de Pierre dont ils reçurent appui et soutien, manifestant ainsi l’unité de l’Eglise qui, à l’époque où ils vécurent et où ils déployèrent leur activité, n’était pas frappé du malheur de la division entre l’Orient et l’Occident, malgré les graves tensions qui, en ce temps, marquèrent les relations entre Rome et Constantinople.

         A Rome, Cyrille et Méthode furent accueillis par le Pape et trouvèrent dans l’Eglise romaine une approbation et un appui pour toute leur œuvre apostolique, y compris pour leur innovation hardie à célébrer la liturgie dans la langue slave, innovation combattue dans certains milieux occidentaux. A Rome, le 14 février 869, Cyrille finit sa vie, et fut enseveli dans l’église de Saint-Clément, tandis que Méthode fut ordonné, par le Pape, archevêque de l’antique siège de Sirmium et fut envoyé en Moravie continuer son œuvre apostolique providentielle, poursuivie avec zèle et courage, avec l’aide de ses disciples, au milieu de son peuple jusqu’au terme de sa vie, en 885.