Jérémie 31, 15-22+27-34

La Nouvelle Alliance Paul VI

Saint Augustin

De l’Esprit et de la Lettre, n° 33-46

        Voici l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël : j’imprimerai ma loi dans leurs cœurs, je la graverai dans leurs esprits. D’après le témoignage même de Dieu, considérez attentivement la différence qui existe entre les deux Alliances, l’ancienne et la nouvelle.

        Quelle est donc cette loi de Dieu, écrite par Dieu lui-même dans les cœurs, si ce n’est la présence même du Saint Esprit qui est le doigt de Dieu ? Par le fait même de sa présence en nous, la charité est répandue dans nos cœurs, elle qui est la plénitude de la loi et la fin du précepte.

        Alors que l’Ancien Testament abondait en promesses temporelles et terrestres, ce qui nous est promis maintenant, c’est le bien du cœur, le bien de l’esprit, le bien de l’âme, c’est-à-dire le bien spirituel. Tel est le sens de ces paroles : J’imprimerai ma loi dans leurs esprits, je la graverai dans leurs cœurs. C’était prédire clairement qu’on n’aurait plus à craindre une loi terrifiant extérieurement par des menaces, mais qu’on aimerait la justice même de la loi, présente au fond du cœur.

        Vient ensuite la récompense : Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Qu’y a-t-il de plus heureux que de vivre pour Dieu, de vivre de Dieu en qui est la source de vie, et dans la lumière de qui nous voyons la lumière. C’est de cette vie que le Seigneur nous dit : La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

        Jérémie, lui aussi, déclare que c’est en Dieu que se trouve la récompense, la fin, la plénitude de notre bonheur, en lui l’essentiel de la vie bienheureuse et éternelle. Ainsi la loi de la foi écrite dans les cœurs, et sa récompense qui est la contemplation de Dieu, sont l’héritage de l’Israël spirituel délivré de ce monde et elles appartiennent à la Nouvelle Alliance.

        On appartient à la Nouvelle Alliance par cela même qu’on a la loi de Dieu écrite, non pas sur des tables de pierre, mais dans le cœur, c’est-à-dire si on embrasse la justice de la loi de toute l’ardeur de son âme, au fond de laquelle la foi opère par la charité.