1 Corinthiens 1,18 – 2,5

Saint André, apôtre

Saint Basile de Séleucie

Homélie sur saint André, PG 28, col. 1101-1114

         Le grand apôtre André est l’occasion de cette fête, mais l’honneur en rejaillit sur tout le chœur des apôtres. Ceux que la grâce a unis, rien ne pourrait les séparer. Qui veut louer une couronne sertie de pierres précieuses, quelle que soit la pierre qu’il admire plus particulièrement, l’admire sur cette couronne et loue ainsi le joyau tout entier. De même, un sermon sur l’un des apôtres les concerne tous, selon la parole de Paul : Si un membre se réjouit, tous les membres se réjouissent avec lui. Et quels sont les membres que la nature a unis avec autant de force que la grâce du Saint-Esprit l’a fait pour les apôtres ? Chantons-les donc tous ensemble et chacun. Unique en vérité est la grâce qui a rassemblé les apôtres au service du Seigneur.

        André, ainsi nommé de la force apostolique, le premier s’est inscrit à l’école du Seigneur, principe du chœur des apôtres. Son regard sut découvrir la présence du Seigneur et il quitta l’enseignement de Jean pour se mettre à l’école du Christ. Il est le sceau des paroles du Baptiste. A l’éclat de cette lampe, il a cherché la vraie lumière. Poussé par les paroles de son maître, André court à celui qu’il annonçait, entraînant avec lui Jean l’évangéliste. Tous deux, ayant laissé la lampe, courent vers le soleil. André est le premier plan apostolique.

        Le premier, il a entendu Moïse honorer le Christ, puisque le premier il a compris celui que Moïse prédisait par ces mots : Le Seigneur suscitera parmi vos frères un prophète comme moi, écoutez-le. Il laissa la Loi pour obéir à la Loi. Il entend Moïse dire : Ecoutezle ; il entend Jean qui crie : Voici l’Agneau de Dieu.

        Quand le Sauveur, laissant les cités, traversait le désert, les foules le suivaient, ne supportant pas, même pour un peu de temps, d’être séparées de lui. Le lieu était désert, le pain manquait, on avait faim. Le Sauveur renouvelle alors le miracle du désert, et le désert est témoin des miracles d’autrefois. Ce fut André qui, montrant au Seigneur la pauvreté de ceux qui étaient là, lui donna sans le savoir l’occasion du miracle. Et la confession de la misère fut la cause de l’abondance des biens.