2 Rois 24,20-25,15+27-38

Quelle est la captivité dont nous sommes délivrés par Jésus-Christ Paul VI ?

Saint Augustin

Sermons au peuple, 1ère série, sermon 27, OC 16, p. 122s

Quelle est cette maison construite après la captivité ? Le psaume nous l’apprend : Chantez au Seigneur un cantique nouveau, chantez au Seigneur, terre entière, chantez-le bénissez son nom. Voilà quelle est cette maison ! Lorsque toute la terre chante un cantique nouveau, elle est la maison de Dieu ; et cette maison se bâtit en chantant, elle est fondée sur la foi, elle s’élève sur l’espérance, elle s’achève par la charité. C’est maintenant le temps de la construire, mais la consécration ne se fera qu’à la fin des siècles. Que les pierres vivantes s’empressent donc de s’unir pour chanter un cantique nouveau, qu’elles s’empressent d’entrer dans la construction du temple de Dieu, qu’elles le reconnaissent et le reçoivent pour habitant.

        Après quelle captivité construit-on la maison dont parle le psalmiste ? Regardons la suite du psaume : Racontez sa gloire et ses merveilles, car les divinités des nations ne sont que des démons. Voilà sous quelle captivité cette maison était ensevelie. Depuis le premier péché du premier homme, le genre humain tout entier nait esclave du péché, et est asservi à la tyrannie du démon. En effet, si nous n’étions captifs, nous n’aurions pas besoin d’un Rédempteur. Celui qui était libre est venu chez les captifs ; celui qui n’était en rien soumis à la captivité est venu pour racheter les captifs, en portant notre rançon dans sa chair mortelle. S’il n’avait point une chair mortelle, d’où viendrait le sang que le Verbe devait répandre pour la délivrance des captifs ? Il est venu vers nous qui étions captifs du péché, il est venu avec la ressemblance de la chair du péché ; elle n’avait que la ressemblance de la chair du péché, c’était une chair véritable, mais non pas la chair du péché. Or, quel était celui qui est venu avec cette chair ? Annoncez-le de jour en jour. Voilà ce qu’il était, il était de jour en jour, il était Dieu de Dieu, lumière de lumière. Mais ce Verbe s’est fait chair pour habiter parmi nous. Il a voilé sa majesté, et n’a laissé paraître que sa faiblesse, afin de détruire notre faiblesse, et de nous mettre en possession de sa majesté. Le monde était captif ; il en a été délivré par la miséricorde divine.