2 Rois 20, 1-19

Le miracle du soleil; Paul VI

Saint Isodad de Merv

Commentaire de l’Ancien Testament, sur Isaïe

Ezékias, atteint d’une maladie mortelle, tourna son visage dans la direction du Temple de Jérusalem en se roulant sur le côté, sous l’étreinte de la douleur. Il pria le Seigneur et Dieu lui accorda un signe : le soleil retourna en arrière, non pas peu à peu, selon le rythme de sa course vers l’Occident, mais il retourna en un instant et recommença sa course à partir de l’Orient. Certains demandent comment des heures furent ajoutées à la durée de la conservation du monde, qui est définie en années, en mois, en jours et en heures, sans que le nombre total des années en fût brouillé.

Moi, je dis qu’il s’agit d’un miracle plus grand que tout : les heures en question n’avaient ni durée, ni mesure, mais, après que le soleil eût reculé, il commença de nouveau à avancer, non suivant sa façon habituelle, mais à toute vitesse pour rattraper le temps perdu, et pour qu’il n’y ait pas d’augmentation de temps. Ainsi l’événement fut un double miracle : le recul du soleil contre son habitude et sa seconde course à l’encontre de sa vitesse accoutumée.

La raison du recul du soleil, à en juger de l’extérieur, semble avoir été la guérison d’Ezékias. Cependant, à vrai dire, elle est la suivante : la ruine des Assyriens serait conservée dans l’esprit de tous ; afin donc qu’on ne croie pas que leur mort avait eu lieu par hasard, ou par industrie humaine, le miracle du soleil suivit de celui du désastre des ennemis. Il renouvela dans l’esprit de chacun la connaissance de Dieu : Celui qui fit retourner le soleil en arrière était aussi Celui qui fit périr les Assyriens, et qui frappa et guérit Ezékias. C’était lui le Seigneur, l’artisan de toutes choses.

La royauté des Assyriens étant passée aux Babyloniens, leur roi envoya des lettres et des messages à Ezékias. Ce n’est pas à cause de la maladie d’Ezékias que le roi de Babylone envoya des présents, mais à cause du miracle opéré pour sa guérison. Car ce recul extraordinaire du soleil fit que tout le monde s’interrogeait avec émoi. Les Babyloniens, étant des astronomes, et attribuant tout événement aux luminaires du ciel, le roi de Babylone envoya des lettres de paix à Ezékias et des présents à Dieu, vu qu’il venait de constater par les événements que le Dieu d’Israël est le vrai Dieu et le Créateur de ces luminaires, que lui-même et son peuple adoraient comme des divinités.