Sophonie 3, 8-20

Le retour des dispersésPaul VI

Karl – A. Keller

Commentaire de l’Ancien Testament, Sophonie, p. 214s

Sion doit vaincre sa peur parce qu’elle plaît à Dieu, parce qu’elle est juste aux yeux de Dieu. Aussi Dieu est-il le héros qui la protège, et cela parce qu’il l’aime et qu’il la trouve digne de sa protection. La joie de Dieu, qui a son fondement dans son amour, est décrite dans une série de plusieurs expressions : la joie impliquant la gaieté, l’épanouissement de l’être tout entier, le mouvement, la hâte de se rendre auprès de la personne bien-aimée, tout en dansant et en chantant. La personne divine, comme la personne humaine, est un tout ; aussi la joie se trahit dans l’être tout entier. Dieu est dépeint ici comme un jeune homme amoureux, disposant de toute sa vigueur et dont la joie ne connaît pas de limites. Cette joie se manifeste surtout au jour de la fête, c’est-à-dire précisément la grande fête annuelle, où Dieu et sa bien-aimée peuvent vivre pleinement leur joie.

En effet, les effets de l’exil seront annulés : les expressions employées ici sont tirés de la tradition prophétique, de même le thème de la gloire et du nom d’Israël. La suite développe tout un programme d’action : Dieu va supprimer l’opprobre, anéantir l’adversaire, rassembler et soigner les dispersé, faire de son peuple un mémorial sur la terre.

Le dernier verset n’est qu’une simple paraphrase du verset précédent, paraphrase qui annonce déjà, par son style maladroit, les commentaires bibliques de Qumran. Un seul élément qui mérite d’être signalé : le mot leur honte est interprété comme une abréviation de quand je les restaurerai. Cette formule, déjà rencontré est d’origine cananéenne, et elle a un sens très général : restaurer. Peut-être notre glossateur a-t-il entendu dans ce mot honte un substantif de la racine exiler en utilisant la formule alors dans le sens du retour d’exil.