Osée 11, 1-9

Dieu nous aime d’un amour prodigieuxPaul VI

Saint Jean Chrysostome

Sur la providence de Dieu, VI, 1-5 + 11-14

        Dieu ne se contente pas  de veiller sur nous, il nous aime. Il nous aime immensément, d’un amour prodigieux, un amour sans passion, certes, mais pourtant ardent, intense, authentique, indestructible, un amour qui ne peut s’éteindre. Voulant nous le faire comprendre, la Sainte Ecriture propose des images prises dans les réalités humaines ; elle propose beaucoup d’exemples d’amour, de prévoyance, de sollicitude. Mais ces exemples, elle ne veut pas que nous nous arrêtions, elle veut que nous les dépassions par la réflexion.

        Je m’explique : à certains qui se lamentaient et gémissaient un jour et qui disaient : Le Seigneur m’a abandonné, le Dieu d’Israël m’a oublié, le prophète réplique : Une femme peut-elle oublier son enfant ? N’a-t-elle pas pitié du fils de ses entrailles ? Il veut dire par là : tout comme une femme ne peut oublier ses enfants, de la même manière, Dieu non plus ne peut oublier la race des hommes.

        Ensuite le prophète, pour te faire comprendre que, s’il propose cette comparaison, ce n’est pas pour montrer que la mesure de l’amour de Dieu égale celui d’une mère pour le fils de ses entrailles, il tient, en effet, pour bien connu que l’amour de Dieu est d’un autre ordre ; et assurément, la tendresse de Dieu est bien plus grande que la nôtre ! Le prophète ajoute : Même si une femme oubliait son enfant, moi, je ne t’oublierai pas, déclare le Seigneur. Tu vois combien son amour surpasse la mesure de l’amour maternel. Oui, il va bien au-delà de la tendresse d’une mère, de l’affection d’un père pour ses enfants.

        Mais ces comparaisons ne suffisent pas à Dieu. Il en vient à une autre image, plus élémentaire encore. Il dit dans le livre d’Osée, nous venons de l’entendre : Que te ferai-je, Ephraïm, que te ferai-je, Juda ? Vous traiterai-je comme les villes d’Adama et de Séboïm ? Mon cœur se retourne sur lui-même : je suis bouleversé de repentir. Il parle à la manière d’un homme, non pour te faire soupçonner en lui quelque chose d’humain, mais pour que, à partir d’un langage très simple, tu puisses concevoir un amour à la mesure de Dieu, un amour authentique, indestructible. Celui qui aime à la folie choisit jusqu’à ses paroles, pour ne pas déplaire à celui qu’il aime. Ainsi fait Dieu : A peine ai-je parlé que je me suis repenti de ce que j’ai dit : Mon cœur s’est retourné sur lui-même. Et Dieu ne s’en est pas tenu là, il va plus loin une autre fois en introduisant un nouvel exemple, plus profond encore : Comme l’époux trouve sa joie dans son épouse, ainsi le Seigneur trouvera en toi sa joie. Si Dieu parle ainsi, c’est pour que, à travers ces images, tu voies la chaleur, l’authenticité, la véhémence, le feu de son amour.