2 Chroniques 20, 1-9+13-24

« Ce combat n’est pas le vôtre, mais celui de Dieu »Paul VI

Père Robert Baulès

L’insondable richesse du Christ, p. 117s

         Si nous avions à lutter contre des adversaires de chair et de sang, c’est-à-dire contre des hommes nous attaquant avec des armes matérielles, le combat serait de nature purement corporelle. Il faudrait se défendre par la puissance physique et les moyens militaires. Mais il ne s’agit pas de cette guerre banale, il s’agit d’un combat plus subtil. Car ceux qui nous attaquent ne sont pas des corps, mais des esprits. Or, pour lutter contre des esprits, il faut non des armes matérielles, mais des armes spirituelles, c’est-à-dire des moyens aptes à résister à des attaques qui ne peuvent être repoussées par rien de corporel. Il est bien connu de la Bible que les forces matérielles sont impuissantes contre l’esprit. Seul l’esprit peut lutter contre l’esprit ; la réciproque n’est pas vraie, car si le corps ne peut rien contre l’esprit, en revanche l’esprit est puissant contre le corps.

        Dans le domaine de l’esprit, la souveraine puissance appartient à Dieu. Non seulement il maîtrise les forces matérielles de la création, mais il est seul à pouvoir commander aux êtres spirituels supérieurs à l’homme. Ces êtres sont, en fait, puissance sur l’univers matériel, et influence sur l’homme. Celui-ci ne peut pas, par lui-même, se soustraire à leur domination. Il faut que l’Esprit de Dieu vienne à notre secours et le fasse bénéficier de sa puissance.

        On comprend que le chrétien n’a pas à envisager d’autre moyen pour résister efficacement aux esprits du mal que l’usage de la puissance de Dieu. Cette idée présuppose, chez l’homme, la conviction, à la fois, que Dieu nous accorde sa puissance, que nous pouvons en disposer, et que nous ayons les moyens qui la mettent en œuvre. Or, sur tous ces points, la doctrine paulinienne est claire et précise. D’une part, dans la réalisation de son dessein de salut, Dieu exerce sa puissance en notre faveur et la manifeste, en particulier dans la résurrection et l’intronisation de Jésus ; d’autre part, il nous communique sa puissance en nous donnant son Esprit. C’est Celui-ci qui nous rend capables de vivre le Christ et d’orienter toute notre existence vers l’Héritage céleste du Royaume divin. L’Esprit intériorisé en nous apparaît donc comme notre ressource fondamentale dans le combat spirituel.