Juges 8, 30-32 + 9, 1-15+19-20

Motifs pour travailler à l’acquisition de l’humilitéPaul VI

Saint Louis de Gonzague

Œuvres de saint Louis de Gonzague, p. 131

        Un premier principe, c’est que vous êtes fait pour Dieu et obligé de tendre vers lui, en vertu du titre de votre création, de votre rédemption, de votre vocation. D’où vous conclurez que vous devez vous abstenir, non seulement de tout œuvre mauvaise, mais même de toute œuvre indifférente et oiseuse, et de vous appliquer au contraire à ce que toutes vos opérations, tant intérieures qu’extérieures, soient inspirées par la vertu, afin que vous vous approchiez sans cesse de Dieu.

        Ensuite, pour vous diriger d’une manière plus particulière sur la route qui conduit à Dieu, vous graverez profondément dans votre cœur ces trois autres principes :

        Le premier est qu’à raison de la vocation commune à tous les fils de Dieu et la vôtre en particulier, vous êtes appelé à suivre la bannière du Christ et de ses saints, en conséquence quel que soit l’office, la charge ou l’exercice qui soit en question, vous devez penser qu’il est conforme ou non à votre vocation, et que devez de votre côté vous en charger ou vous en abstenir pour autant qu’il est conforme ou non aux exemples de Jésus-Christ et de ses saints : pour cet effet, vous tâcherez de vous rendre familières la vie et les actions de Jésus-Christ, en les méditant, et celles des saints en les lisant avec attention et réflexion.

        Le second principe qui vous servira à régler vos affections est que vous mènerez une vie d’autant religieuse et plus spirituelle, que dans votre intérieur vous chercherez à vous guider d’après les principes de l’éternité et non d’après les principes du temps, de façon que toutes vos affections, vos désirs et vos joies soient inspirés par un motif spirituel, et de même vos haines et toutes vos aversions, vous persuadant bien que c’est en cela que consiste l’essence de la vie spirituelle.

        Le troisième principe est que, comme le démon vous livre de plus continuels assauts par le sentiment de la vanité et de la propre estime, ce côté étant le plus faible de votre âme, vous devez, en agissant en sens contraire, faire de plus grands et de plus continuels efforts pour lui résister, par l’humilité et le mépris tant intérieur qu’extérieur de vous-même. Pour cela, vous vous imposerez certaines règles particulières, et aussi propres à vous, que le serait celle de votre office, dans le but de vous appliquer à l’acquisition de cette vertu, règles qui nous ont été enseignées par Dieu Notre Seigneur, et qui ont été confirmées par l’expérience.