1 Samuel 1,20-28 + 2,11-21

Samuel faisait le service devant Dieu revêtu de l’éphod de linPaul VI

Bienheureux Cardinal John-Henry Newman

Sermons paroissiaux, tome 8, L’obéissance chrétienne, p. 14s

        Samuel, considéré à son rang dans l’Histoire sainte, c’est-à-dire dans la tradition des événements qui relient Moïse au Christ, fait figure de grand législateur et de maître pour son peuple. Tel est son caractère dominant. Il était le premier des prophètes. Pourtant, à lire le récit sacré lui-même où sa vie nous est racontée, les passages les plus frappants et les plus impressionnants, sont ceux qui nous le représentent dans le service qui lui revenait de par sa naissance, comme lévite, comme ministre de Dieu. Il avait été engagé, dès le début, dans le service spécial de Dieu ; il vivait dans son temple ; encore enfant, il avait même reçu l’honneur de porter l’ornement d’une fonction sacrée, ainsi que le raconte l’Ecriture : Il faisait le service du Seigneur, servant revêtu de l’éphod de lin.

        Sa mère l’avait donné au Seigneur pour toute sa vie par un vœu solennel, avant sa naissance. En lui, plus qu’en tout autre, se réalisaient les paroles du psalmiste : Heureux les habitants de ta maison, Seigneur, ils te louent sans cesse.

        Le fait d’habiter ainsi constamment dans la maison de Dieu pourrait n’engendrer, dans un esprit ordinaire, que familiarité avec le sacré et irrévérence. Mais chez ceux qui ont au cœur la présence de la grâce de Dieu, c’est l’inverse qui se produit. Cela ne pouvait que se vérifier dans le cas de Samuel, dont on nous dit : le Seigneur était avec lui, en conséquence de quoi, plus les signes visibles du Seigneur frappaient ses yeux, plus il éprouvait de révérence et moins il était présomptueux. Plus il approchait lui-même de Dieu, plus il ressentait de respect et de crainte.

        C’est ainsi que la première information que nous ayons concernant son service devant le Seigneur nous rappelle la réserve et la gravité qui sont requises à tout moment chez toute personne qui veut l’approcher. Il faisait le service de Dieu, servant revêtu de l’éphod de lin. Sa mère lui avait fait un petit manteau pour son usage ordinaire, mais, pour le service de Dieu, il portait non pas celui-là, mais un ornement qui, du même coup, exprimait la révérence et l’imprimait en lui.