Actes 2, 1- ??

La venue de l’Esprit

Saint Ephrem le Syrien

Sur l’effusion du Saint-Esprit, dans S. Ephraem Syri, 25, 5, 15

        Les Apôtres étaient là, assis, attendant la venue de l’Esprit.

        Ils étaient là comme des flambeaux disposés et qui attendent d’être allumés par l’Esprit-Saint pour illuminer toute la création par leur enseignement. Ils étaient là comme des cultivateurs, portant leur semence dans le pan de leur manteau, et qui attendent le moment où ils recevront l’ordre de semer. Ils étaient là comme des marins dont la barque est liée au port du commandement du Fils et qui attendent d’avoir le doux vent de l’Esprit. Ils étaient là comme des bergers qui viennent de recevoir leur houlette des mains du Grand Pasteur de tout le bercail et qui attendent que leur soient répartis les troupeaux.

        Et ils commencèrent à parler en des langues diverses selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. Ô Cénacle, pétrin où fut jeté le levain qui fit lever l’univers entier. Cénacle, mère de toutes les Eglises. Sein admirable qui mit au monde des temples pour la prière. Cénacle qui vit le miracle du buisson ! Cénacle qui étonna Jérusalem par un prodige bien plus grand que celui de la fournaise qui émerveilla les habitants de Babylone ! Le feu de la fournaise brûlait ceux qui étaient autour, mais protégeait ceux qui étaient au milieu de lui. Le feu du Cénacle rassemble ceux qui sont du dehors et qui désirent le voir, tandis qu’il réconforte ceux qui le reçoivent. Ô feu dont la venue est parole, dont le silence est lumière. Feu qui établis les cœurs dans l’action de grâces.

        Il y avait, résidant à Jérusalem, des hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel, rassemblés par l’Esprit. Ils entendaient parler dans leur propre langue et disaient : ces gens-là ne sont-ils pas Galiléens ? Comment parlent-ils notre langue ? Et les Juifs opposés au Saint-Esprit disaient : ces gens-là ont bu du vin doux, ils sont ivres. Vraiment vous dites la vérité, mais ce n’est pas ce que vous croyez. Ce n’est pas du vin des vignes qu’ils ont bu. C’est un vin nouveau qui coule du ciel. C’est un vin nouvellement pressé sur le Golgotha. Les apôtres le firent boire et enivrèrent ainsi toute la création. C’est un vin qui fut pressé à la croix par les bourreaux. Merveille que réalise l’Esprit par sa venue ! Le prophète avait crié : Voici que dans les derniers jours je répandrai mon Esprit et ils prophétiseront : le Père a promis, le Fils a exécuté et l’Esprit Saint a accompli.