Les Actes des Apôtres 28, 1-14

L’Esprit-Saint frappe à ta porte

 

Saint Nicolas de Jitcha

Prières sur le lac, p. 75s

 

La pièce de mon âme n’est pas éventée, et tu frappes à la porte, redoutable Esprit-Saint. Juste un moment, le temps d’éventer ma chambre des mauvais esprits, et je t’ouvrirai ! Car si je T’ouvre en cet état, Tu n’entreras pas dans une pièce pleine d’odeurs nauséabondes, et Tu t’éloigneras de ma porte à tout jamais. Juste un moment, je Te prie !

Ô honte, ô tristesse, comme ce moment unique s’est prolongé ! Un peu, un peu encore, et toute ma vie sur la terre y demeurera. Et Toi qui patiemment attends devant la porte, Tu auscultes mon souffle !

Ils sont arrogants, les hôtes indésirables qui sont en moi, ils sont arrogants, et ils sont devenus très nombreux. Si je vais vers la fenêtre pour l’ouvrir, ils retiennent mes mains en arrière. Si je vais vers la porte pour sentir Ta présence vivifiante, ils lient mes pieds. Comme toujours, ils m’attachent à leur odeur infâme, aussi je redoute la fraîcheur et je crains la nouveauté. Ah ! Pourvu que je ne tarde pas à T’ouvrir la porte !

Mais voilà, même au prix de la mort de cette vie d’esclave, je vais ouvrir toute grande les fenêtres, et, avec le nom de la Très Pure Vierge et de son Fils, je chasserai en dehors de moi tous les maîtres malins, tous les tyrans de mon âme. Et quand Tu y entreras, Tu redonneras vie à mon cadavre par Ton souffle vivifiant, par Ta force juvénile, par Ta rosée d’amour.

Ô Esprit à la force virile, à la fraîcheur matinale, au silence vespéral ; plus léger que le sommeil, plus prompt que le vent, plus frais que la rosée, plus doux que la voix maternelle, plus lumineux que la flamme, plus saint que tous les martyrs, plus puissant que l’univers, plus vif que la vie ! A Toi, j’adresse ma prière, devant Toi je me prosterne ! Rejoins-moi sur le chemin escarpé qui mène à la béatitude éternelle de la divine Trinité !

       Ô Esprit de feu, qui jamais ne quitte la Virginité éternelle, récure mon âme, purifie-la, éclaire-la, parfume-la d’encens céleste, demeure en elle et fais d’elle Ton épouse, pour que le chant de la sagesse de Dieu y soit conçu, pour que l’œil de l’éternité s’y ouvre ! Toi qui te lève tôt et jamais ne sommeilles, apprends-moi à veiller éveillé et à attendre avec patience !