2 Corinthiens 1,15 – 2,11

Marie, Mère de l’Eglise

Vatican II

Lumen gentium, chapitre 8, n° 60-61

       Unique est notre Médiateur selon les paroles de l’Apôtre Paul dans sa première lettre à Timothée : Car il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a aussi qu’un Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’’est donné en rançon pour tous. Mais le rôle maternel de Marie à l‘égard des hommes n’offusque et ne diminue en rien cette médiation du Christ : il en manifeste au contraire la vertu.

       Car toute influence salutaire de la part de la bienheureuse Vierge Marie sur les hommes a sa source dans une disposition purement gratuite de Dieu : elle ne naît pas d’une nécessité objective, mais découle de la surabondance des mérites du Christ ; elle s’appuie sur sa médiation dont elle dépend en tout et d’où elle tire toute sa vertu ; l’union immédiate des croyants avec le Christ ne s’en trouve en aucune manière empêchée, mais au contraire aidée.

       La bienheureuse Vierge, prédestinée de toute éternité, à l’intérieur du dessein d’incarnation du Verbe, pour être la Mère de Dieu, fut sur la terre, en vertu d’une disposition de la Providence divine, la vénérable Mère du divin Rédempteur, généreusement associée à son œuvre à un titre absolument unique, humble servante du Seigneur. En concevant le Christ, en le mettant au monde, en le nourrissant, en le présentant dans le Temple à son Père, en souffrant avec son Fils qui mourait sur la croix, elle apporta à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère.

       A partir du consentement qu’elle apporta par sa foi au jour de l’Annonciation, et qu’elle maintint dans sa fermeté sous la croix, cette maternité de Marie dans l’économie de la grâce, se continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus. En effet, après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession répétée elle continue à nos obtenir des dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé. Ce rôle subordonnée de Marie, l’Eglise la professe sans hésitation ; elle ne cesse d’en faire l’expérience ; elle le recommande au cœur des fidèles pour que cet appui et ce secours maternels les aident à s’attacher plus intimement au Médiateur et Sauveur.