Les Actes des Apôtres 13, 14b-43

La rémission des péchés

Saint Jean Chrysostome

Homélie 29 sur les Actes des Apôtres, OC 15, p. 130

       Paul ne s’arrête pas à des choses dont ses auditeurs ne doutent pas ; il leur parle du châtiment qui les menace. Puis quand il leur a signifié l’abrogation de la Loi, il passe à ce qui peut leur être agréable, sans dissimuler ce qui leur est avantageux : je veux dire les grands biens promis à l’obéissance, et les maux non moins grands réservés à l’indocilité. Il fait encore après cela l’éloge de David : Lorsqu’il eut en son temps servi les desseins de Dieu, David fut déposé à côté de ses pères. C’est ainsi que Pierre disait : Qu’il me soit permis de parler avec assurance du patriarche David. Au lieu de dire que le roi-prophète était mort, l’Apôtre dit : Il fut déposé à côte de ses pères : c’est un euphémisme. Il ne va pas louer les bonnes œuvres des Juifs, il relève leurs fautes. Or, déclarer qu’ils avaient demandé et obtenu, c’était une grave accusation. Il rappelle les bienfaits dont Dieu les a comblés : Il les a choisis, exaltés, nourris. Ce n’est pas là leur éloge, c’est celui de Dieu. Parmi les hommes, il ne loue que David, parce que le Christ devait naître de sa race. Cet avènement du Messie que Jean le Baptiste proclame en face du Messie lui-même, c’est l’incarnation, c’est la venue du Christ dans la chair. Voyez combien il s’efface en quelque sorte pour laisser parler cet illustre témoin.

          Remarquez-le, l’action providentielle est ici mise à découvert avec le plus grand soin. Ecoutons encore ce que répètent les apôtres pour opérer la persuasion : Il a été crucifié. Et cependant quoi de moins croyable ? Il est enseveli par ceux auxquels il a promis le salut ; enseveli, il remet les péchés que la Loi ne saurait remettre ! Paul n’accuse pas la volonté, il affirme l’impuissance : Les choses dont vous ne pouvez pas être justifiés dans la Loi de Moïse, tout croyant en est justifié. La Loi n’a pas cette vertu de justification. Tout croyant, dit-il, entendez-le bien, nulle exception n’est admise. Sans de tels résultats, à quoi bon ces mystères ? Il énonce le bienfait qui résume tous les autres, la rémission des péchés : ce que la Loi ne pouvait faire, celui qui a souffert l’accomplit par sa mort de manière éclatante.