Sur Exode 12,37-49 + 13,11-16
Dieu voit se profiler Jésus dans l’Exode

Saint Basile de Césarée,  

Traité du Saint Esprit, SC 16, p. 162s

  La figure est une manière d’exposer, par imitation, les choses que nous attendons : par exemple, Adam est la figure de l’Adam qui devait venir, la pierre est le Christ figurativement, l’eau qui coule de la pierre est figure de la puissance vivifiante du Verbe, car il a dit : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi. La manne est le type du pain vivant qui est descendu du ciel ; le serpent placé sur une hampe est le type de la Passion salutaire consommée sur la croix, puisque ceux qui le regardaient étaient sauvés. De même, ce que dit l’Ecriture des Israélites sortant d’Egypte a été raconté comme une figure de ceux qui sont sauvés par le baptême, car les premiers-nés des Israélites furent sauvés, tout comme le corps des baptisés, la grâce étant accordée à eux qui sont marqués du sang. Car le sang de l’agneau figurait le sang du Christ, les premiers-nés figuraient l’homme qui fut créé le premier ; et comme il subsiste nécessairement en nous par la succession de la transmission jusqu’à la fin, nous mourons tous en Adam, et la mort a régné jusqu’à la consommation de la Loi et à l’avènement du Christ. Les premiers-nés furent préservés par Dieu pour que l’Exterminateur ne les touchât pas : cela signifie que nous ne mourons plus en Adam, nous qui avons été vivifiés dans le Christ. Quant à la mer et à la nuée, en ce temps-là elles conduisaient à la foi par l’admiration, mais pour le futur elles figuraient en quelque manière la grâce qui devait venir. Qui est sage ? Il comprendra ces choses ! Il comprendra que la mer, figurant le baptême, séparait de Pharaon, comme le baptême nous fait échapper à la tyrannie du diable. La mer, jadis, étouffa en elle l’ennemi ; aujourd’hui meurt l’inimitié qui nous séparait de Dieu. De la mer, le peuple sortit sain et sauf : et nous aussi, nous remontons des eaux comme revivant d’entre les morts, sauvés par la grâce de Celui qui nous a appelés. Quant à la nuée, elle était l’ombre du don de l’Esprit, qui rafraîchit nos membres en étreignant la flamme des passions.