Sur Genèse 3, 1-24

Symbolisme du vêtement

Père Divo Barsotti

Spiritualité de l’Exode, p. 228s

 

L’importance du vêtement est implicitement indiquée dès les premiers chapitres de la Genèse : Adam, après le péché, s’aperçoit qu’il est nu ; le péché l’a dépouillé. C’est donc qu’auparavant, il était vêtu. Suivant la mystique hébraïque, qui remonte probablement au judaïsme de l’époque où furent écrites ces chapitres, Adam, avant le péché, n’était pas nu, mais vêtu, vêtu de lumière, vêtu de cette splendeur et de cette gloire dont la grâce revêtira l’homme, robe nuptiale avec laquelle il devra se présenter devant le Seigneur. Mais après sa faute, Adam constate qu’il est nu ; le péché l’a dépouillé de ses vêtements de lumière. Dieu alors couvre cette nudité, mais pas avec un vêtement de lumière, il l’a revêt d’une robe de mortalité, d’humilité, de souffrance, il revêt Adam de peaux mortes, dit la Genèse. D’après les anciens Pères, les peaux mortes sont le signe de la mortalité et de la corruption auxquelles est soumis l’homme après le péché. L’homme est revêtu de mort, non de gloire et de lumière, mais de ténèbres et de pleurs.

Et maintenant, l’homme doit se vêtir de nouveau ; il doit se dépouiller de ces peaux mortes et revêtir un nouveau vêtement pour entrer en présence de Dieu ; on ne vit pas en présence de Dieu sans avoir revêtu la robe nuptiale. Celui qui vit en communion avec Dieu manifeste son abandon du monde profane et son entrée dans le monde divin en changeant de vêtement. Au baptême, le prêtre dit au baptisé : Reçois cette robe blanche, que tu ne la perdes pas et la portes jusqu’à ce que tu entres au ciel. Le chrétien est revêtu d’une robe de lumière.

Toute consécration comporte un vêtement spécial. Celui qui se consacre à Dieu doit se soustraire au monde ; quelque chose doit le défendre, le mettre à part, l’arracher à ce monde de péché. De quelle façon nous arrachons-nous au monde ?

Le simple chrétien déjà reçoit une robe. Le religieux, la religieuse en reçoit une nouvelle, et le prêtre aussi avec l’aube. Etre orné de ce vêtement nouveau, est le signe de sa dignité et de son appartenance de plus en plus intime et totale au Seigneur.