Sur Marc 1, 7-11

Les grâces du baptême

 

Pseudo-Hippolyte de Rome

Sermon pour l’Epiphanie, dans A. Hamman, le mystère de Noël, p. 433s

 

Jusqu’au baptême du Seigneur, les cieux nous étaient fermés, le pays d’en-haut nous était inaccessible. Nous étions descendus en enfer, nous n’étions pas remontés dans les hauteurs.

Le Maître ne fit-il que recevoir le baptême ? Il rénova le vieil homme, et lui confia derechef le sceptre de l’adoption. Car aussitôt les cieux s’ouvrirent. Le monde visible et le monde invisible se réconcilièrent. Les rangs célestes furent transportés d’allégresse, les maladies de la terre furent guéries, les mystères secrets révélés, et l’hostilité fit place à l’amitié.

Tu as entendu l’évangéliste. Les cieux s’ouvrirent, de par ces trois merveilles : le Christ époux était baptisé, il fallait donc que s’ouvrissent les portes splendides de la chambre céleste. L’Esprit-Saint était descendu, tel une colombe, et la voix du Père avait partout retenti : Tu es mon Fils Bien-Aimé, il m’a plu de Te choisir.

Le Père envoya du ciel l’Esprit-Saint sur le baptisé. Dans l’arche de Noé, l’humanité de Dieu se manifestait par une colombe ; aujourd’hui, sous la forme d’une colombe, l’Esprit descend comme s’il apportait le fruit de l’olivier, et il se posa sur celui dont il vient témoigner. Pourquoi ? Afin que la parole du Père fut entendue avec certitude, et que l’on crût en l’antique prédiction du psalmiste : Clameur du Seigneur sur les eaux, le Dieu de gloire tonne, le seigneur sur les eaux innombrables. Quelle était la parole de Dieu ? Tu es mon Fils Bien-Aimé, il m’a plus de Te choisir.

Venez tous à l’immortalité du baptême. A vous tous, je vous annonce la vie. Venez à la liberté, venez au Royaume, venez à l’incorruptibilité. Et comment viendrons-nous, dites-vous ? Comment ? Par l’eau et l’Esprit-Saint. Cette eau, mêlée de l’Esprit, abreuve le paradis, réjouit la terre, accroît les plantes, féconde les bêtes : pour le dire d’un mot, qu’elle régénère et vivifie l’homme, elle en qui le Christ a été baptisé, et sur qui l’Esprit est descendu tel une colombe.