sur 2 Rois 5, 1-19

La mort du Père Maximilien Kolbe

Père Jerzy Domanski

Le Père Maximilien Kolbe, p. 36s

 

Le Père Kolbe a couronné ses souffrances et son apostolat dans le camp d’Auschwitz par l’offre de sa vie faite pour son prochain. Vers la fin de juin 1941, l’un des prisonniers s’était échappé du bloc n° 14 où se trouvait le Père Maximilien. En représailles, le commandant Karl Fritzch réunit tous les prisonniers dans la cour d’appel, en sélectionna dix du bloc du fugitif afin de les faire mourir de faim. Parmi ces prisonniers, se trouvait Franciszek Gajowniczek qui, sortant des rangs, se plaignit de ce qu’il laissait une femme et des enfants. Aux yeux de tous, le Père Maximilien s’approcha du commandant, enleva sa casquette et lui demanda de l’accepter à la place de la victime choisie. L’Allemand, stupéfait, lui demanda qui il était. Après la réponse : Je suis prêtre catholique, il accepta. Gajowniczek rentra dans le rang, il fut libéré plus tard. Le Père Maximilien se trouva à sa place au bloc de la mort, dans le bunker de la faim, avec les neuf autres prisonniers.

Ce bunker, d’où normalement parvenaient des malédictions et des cris de désespoir, devint alors une chapelle retentissante de chants et de prières des victimes. C’était l’œuvre du Père Kolbe, préparant ses compagnons de souffrance au passage chrétien à l’éternité. Il est mort l’un des derniers. Il a résisté pendant deux semaines, sans une miette de pain, sans une goutte d’eau, jusqu’à ce que les hitlériens, ne pouvant plus supporter son regard innocent, le tuèrent d’une piqûre de phénol. C’était le 14 août 1941, la veille de l’Assomption.

Après sa mort, selon les notes du scribe du bunker de la mort, « le Père Maximilien semblait encore vivant, et son visage rayonnait de façon extraordinaire ». Le jour suivant, on fit brûler son corps dans le four crématoire. L’héroïsme du Père Kolbe eut un grand retentissement dans tout le camp d’Auschwitz ; il s’était passé quelque chose dont la valeur était difficilement concevable. Plusieurs témoins, par la suite, exprimèrent les sentiments de beaucoup : « Après le sacrifice héroïque du Père Kolbe, l’atmosphère se déchargea, se fut un coup de foudre qui provoqua un choc profond et salutaire. On peut dire que c’était un choc plein d’optimisme, régénérateur et vivifiant : une irruption puissante de lumière dans les ténèbres du camp ».