Sur 2 Rois 13, 10-25
Figure biblique d’Elisée
Par les carmélites du monastère Saint-Elie
Le saint prophète Elisée d’après les Pères de l’Eglise, p. 19-20

Les cycles d’Elie et d’Elisée sont imbriqués. La vocation d’Elisée, fils de Shaphat, d’Abel-Mehola, se situe après la théophanie de l’Horeb. Il devient alors le serviteur et le disciple du Thesbite, Elie, le prophète. Seul admis dans son intimité et témoin de son enlèvement, il hérite de son double esprit. Les chars et les chevaux qui emportent Elie constituent l’escorte invisible d’Elisée.
Dès la disparition de son maître, Elisée est confronté aux moqueries d’enfants. Le châtiment ne se fait pas attendre : deux ours dévorent les quarante-deux enfants insolents. Cette scène ne peut manquer de heurter la sensibilité contemporaine, tout comme celle de l’époque des Pères de l’Eglise. Aussi, ceux-ci s’appliquèrent-ils à montrer le bien-fondé de ce fait. Déjà dans la geste d’Elie, le massacre des prophètes de Baal et la destruction par le feu de deux cinquanteniers et de leurs cinquantaines posaient question.
De nombreux miracles et prodiges exaltent l’homme de Dieu, thaumaturge au service des pauvres. Il franchit à pied sec le Jourdain, assainit les eaux malfaisantes de Jéricho, multiplie l’huile pour une veuve endettée, annonce un fils à la Sunamite et le ressuscite, assainit une marmite empoisonnée, multiple les pains, guérit le lépreux Naaman, retrouve une hache perdue dans l’eau.
D’autres récits font intervenir Elisée sur la scène politique. Il prophétise au temps de quatre rois d’Israël : Joram, Jéhu, Joachaz et Joas. Il capture un détachement araméen en se jouant de lui. Les rois de Juda, d’Israël et d’Edom en guerre contre Moab le consultent ; Il intervient dans le siège de Samarie par les Araméens, annonce à Azaël qu’il règnera sur Aram, et envoie un de ses disciples oindre Jéhu, à Ramot de Galaad.
Mort, son cadavre ressuscite un mort.
L’Ecclésiastique fait son éloge à la suite de celui d’Elie.
La guérison de Naaman le Syrien est rappelée dans l’évangile de saint Luc, là aussi à la suite de l’évocation d’Elie.