Sur 2 Rois 6,24-25 . 32-7,16

Le siège de Samarie

Saint Jean Chrysostome (latin)

Le saint prophète Elisée d’après les Pères de l’Eglise, p. 178s

 

Tant que la nation impie s’écarte du culte de Dieu, elle est écrasée par une horrible famine et abattue par une juste nécessité. Ben-Hadad, roi d’Aram, rassembla toute son armée et vint mettre le siège devant Samarie. Il y eut une grande famine. Pourquoi, ô peuple malheureux, souffres-tu de la famine ? Pourquoi connais-tu cette misère abominable ? Pourquoi es-tu déchiré par une si grande pénurie ?

Le châtiment de la famine augmente chaque jour, parce que la faute augmente elle aussi chaque jour. Les malheurs continuent parce que les fautes continuent elles aussi parmi le peuple. Car c’est à cause de toi que l’armée a chargé, que l’ennemi a assiégé, que l’adversaire a dévoré les aliments. Toi, tu as faim, et celui-là s’engraisse. Toi, tu souffres de l’horrible famine, et celui-là s’adonne à ses banquets avec tes aliments. Toi, tu acquiers à prix d’argent les cadavres des ânes et la fiente des colombes. Maintenant, par une conduite de vie astucieuse, condamne tes péchés, arrête tes fautes, reviens à Dieu, abandonne l’idole, déteste l’image ; alors, tu pourras vaincre les ennemis avec le secours divin et triompher avec le combat céleste. Et personne ne pourra te nuire plus tard si, après avoir condamné le diable, le culte divin croît en toi.

Le roi déchira ses vêtements, changea de visage. Alors le prophète fit dire au roi : Voici ce que dit le Seigneur : demain à cette heure la mesure de fleur de farine sera achetée un sicle, et deux mesures d’orge seront achetées un sicle à la porte de Samarie. Le très saint prophète Elisée annonce au roi une abondance d’origine céleste, que seule la foi croirait et que l’infidélité nierait que cela puisse advenir. Il annonce, au lieu de la famine, une richesse à venir de fleur de farine, il annonce la fin de la famine et l’abondance à venir. Il annonce les merveilles de Dieu à venir par la puissance du Très-Haut.

Le Seigneur fit alors entendre un bruit dans le camp d’Aram pour donner au peuple l’abondance promise ; il voulut faire retentir aux oreilles des ennemis des vacarmes de quadriges, des fracas de chars et des tumultes de soldats pour pouvoir délivrer son peuple. A ce vacarme, les ennemis effrayés d’enfuient, ils tournent le dos sans combat, ils abandonnent leur matériel. Et les Israélites sortis de la ville s’emparent du camp des adversaires pour le piller. Or, comme le peuple revint chargé, celui qui n’avait pas cru tomba, il tomba en voyant l’abondance parmi le peuple, et fut écrasé.