Sur 2 Rois 9, 1-16 . 22-27

L’onction royale donnée à Jéhu

Pseudo-Ephrem

Le saint prophète Elisée d’après les Pères de l’Eglise, p. 241s

 

Un disciple d’Elisée, un des frères prophètes, fut envoyé par son maître à la ville de Ramot en Galaad. Il entra dans le camp et dirigea sa route vers la tente de réunion des chefs de l’armée ; debout devant eux, il dit ingénument au premier abordé, qui était Jéhu : J’ai un mot à te dire, prince. En réponse, Jéhu lui dit : A qui d’entre nous ? Le frère prophète comprit que c’était lui qu’Elisée ordonnait qu’il oigne, car il ne connaissait pas son nom ; même si le fils des prophètes ne le connaissait pas pour ne l’avoir jamais rencontré, vu l’importance de l’affaire, son esprit était troublé : c’est pour cela qu’il répondit : A toi, prince. Il montra que, par la révélation de Dieu, il apprenait que c’était lui que Dieu avait choisi. Aussitôt, il le fit entrer dans la chambre voisine selon l’ordre de son Maître. Et deux choses furent ainsi cachées : Jéhu vit qu’il fallait que l’affaire fût cachée et que la nouvelle ne soit pas divulguée à ce moment dans le peuple. Donc il le oignit et lui donna l’ordre de se venger de la maison d’Achab. Aussitôt, le frère prophète s’enfuit du camp, et peu de temps après toute l’assemblée fut dans une admirable unanimité devant le roi Jéhu contre Israël.

Il fit sortir avec lui un groupe d’hommes choisis. Mais il trouva en chemin Joram, le roi d’Israël, peu après aussi le roi Ochozias, roi de Juda. Il les prit tous les deux dès la première attaque, et les mit à mort. Jéhu dit à Bar Dakar : Prends-le et jette-le dans le bien de Naboth l’Israélien, parce que hier soir j’ai vu le sang de Naboth et le sang de ses fils, c’est-à-dire il pensa à ce qui lui avait été dit le soir, ou bien qu’en vision il lui avait été révélé à l’avance le fait de cette vengeance le soir et qu’il tuerait Joram. Jéhu avait indiqué une autre raison à Bar Dakar qu’à sa place il mettrait à mort Joram, et lui ordonnerait de la jeter dans le bien de Naboth en disant : Nous chevauchions, toi et moi, à la poursuite d’Achab, son père, et le Seigneur prononça contre lui cette parole. Mais je vengerai pour toi le sang de Naboth et le sang de ses fils, dans ce bien, c’est-à-dire hors des murailles de Yzréel, là où se trouve le bien de Naboth. Après ce qui fut fait hors des portes de Yzréel, il entra dans la ville pour achever ce qu’il avait commencé triomphalement.