Sur 1 Samuel 1, 1-19

La foi et la patience d’Anne

Théodoret de Cyr

Question 3 sur le premier livre de Samuel, chapitre 1 versets 1 à 19

 

Ce passage de l’Ecriture veut enseigner au lecteur à ne pas se confier uniquement dans le mariage pour avoir un enfant, mais à demander aussi l’aide du Créateur.

 

En effet, comme c’est le propre de l’agriculteur de jeter de la graine dans la terre, tandis qu’il appartient à Dieu de donner son développement à la semence, ainsi le propre du mariage est l’union conjugale, mais il appartient à Dieu d’accorder à la nature de façonner l’être vivant. Cela Anne le savait d’expérience, puisque c’est après vécu longtemps avec son mari sans avoir mis d’enfant au monde, qu’elle recourut au Créateur. Et celui-ci, à cause de sa prière instante et de ses larmes, guérit sa stérilité et la rendit féconde.

 

Il convient d’admirer la sérénité de cette femme : suspectée d’ivresse et insultée, elle supporta d’abord paisiblement l’affront. Puis, ayant réfuté le faux soupçon, elle dévoila sa souffrance et obtint d’être bénie par le grand prêtre : va en paix, lui dit-il, que le Seigneur Dieu d’Israël t’accorde tout ce que tu lui as demandé. Anne accueillit cette bénédiction avec une foi si grande que, rejetant aussitôt toute tristesse, elle retourna avec confiance près de son mari, s’unit à lui et conçut un enfant.

 

Lorsqu’elle eut mis au monde son fils, elle s’acquitta de la promesse qu’elle avait faite : elle laissa pousser ses cheveux et ne lui donna que de l’eau à boire, car telles sont les prescriptions concernant les nazirs. Dès qu’elle eut sevré Samuel, elle le présenta à Dieu, offrant avec lui un veau du même âge, qui fut immolé et sacrifié pour l’enfant. En échange, elle reçut de Dieu d’autres enfants : trois fils et deux filles, car le Seigneur est généreux et libéral envers ceux qui se souviennent de ses grâces premières.